Le marché automobile canadien fait face à un problème grandissant : celui des véhicules volés qui circulent sous de fausses identités. À l’heure actuelle, on estime que plus de 372 000 véhicules dont le numéro d’identification de véhicule (NIV) a été cloné sont en circulation sur les routes du Canada. La fraude au NIV représente une menace bien réelle, tant pour les concessionnaires que pour les acheteurs. Pourtant, notre plus récente étude révèle que seuls quatre acheteurs de véhicules canadiens sur dix (38 %) savent ce qu’est la fraude au NIV.
Cette méconnaissance représente à la fois un risque et une occasion à saisir pour les concessionnaires.
Mieux comprendre la fraude au NIV
La fraude au NIV consiste à falsifier le numéro d’identification d’un véhicule pour en dissimuler l’identité, souvent par une pratique illégale connue sous le nom de clonage de NIV. Les criminels qui y ont recours dérobent les NIV de véhicules en règle pour les apposer à des véhicules volés.
En voici les principaux rouages :
- Collecte de NIV « propres »: Les fraudeurs recueillent des NIV légitimes qu’ils trouvent sur des annonces en ligne ou directement sur le tableau de bord des véhicules.
- Fabrication de fausses plaques de NIV : En utilisant les numéros recueillis, les criminels créent des copies des plaques du NIV et de faux documents.
- Vol de véhicules semblables: Les criminels ciblent et volent des véhicules qui correspondent à la marque, au modèle et à l’année du véhicule « donneur ».
- Changement d’identité: Le NIV cloné est substitué au NIV original du véhicule volé, donnant à celui-ci un historique en apparence irréprochable.
- Mise en vente des véhicules volés: Ces véhicules clonés sont ensuite vendus à des acheteurs peu méfiants, parfois dans le cadre de ventes entre particuliers, mais ils peuvent aussi se retrouver chez des concessionnaires.
Des consommateurs mieux informés, ça protège tout le monde
Sensibiliser les acheteurs à la fraude au NIV constitue leur première ligne de défense. Pour les victimes, les conséquences peuvent être graves :
- la saisie du véhicule par les autorités;
- le refus de l’assureur de payer pour des réparations ou un vol;
- une réduction substantielle de la valeur de revente;
- l’incapacité de vendre ou d’échanger le véhicule.
Les consommateurs qui ont été informés de ces éventuelles répercussions dans le cadre de notre dernière étude se disent désormais beaucoup plus vigilants face à la fraude au NIV. Et pour cause : prendre les bonnes précautions contre ces risques, c’est s’éviter non seulement des pertes de temps et d’argent, mais aussi bien des frustrations.
Votre rôle en tant que conseiller de confiance
Les concessionnaires qui se positionnent comme des experts fiables, ayant à cœur les intérêts de leurs clients, se démarquent sur le marché. Fournir aux acheteurs des ressources et des conseils avisés sur la fraude au NIV contribue à instaurer un climat de confiance et à établir des relations durables.
Mais attention : la fraude au NIV pose également des risques importants pour votre concessionnaire, notamment :
- des pertes financières, lorsque des véhicules clonés se retrouvent dans votre inventaire;
- une atteinte à la réputation de votre entreprise;
- des poursuites judiciaires et des enquêtes réglementaires;
- une perte de confiance de la part de vos clients.
En sensibilisant activement vos clients et en mettant en place une procédure de vérification standardisée, vous protégez à la fois votre concession et vos clients.
Prochaines étapes
Si la sensibilisation est fondamentale, c’est par la prise de mesures concrètes que nous parviendrons à freiner la fraude au NIV. Dans la deuxième partie, nous verrons comment repérer la fraude avant qu’elle n’atteigne votre parc automobile, et explorerons les outils qui contribuent à renforcer la confiance de vos clients vis-à-vis de leur achat et de votre établissement.